Les couloirs se ressemblaient tous. Interminables tuyaux d'acier sur les murs et sol grillagé, mauvais éclairage. J'avais toujours du mal à reflechir depuis mon reveil. Ma tête me fesait souffrir, de même que mes membres fatigués. Surement dù à l'hibernation. Mais pourquoi ne nous étions pas reveillés dans nos tubes ?
"Vous n'avez aucune idée de ce qui a pu se passer ?" demandais-je au type marchant devant moi.
_"Je vous ai dit que je me suis reveillé seul dans une piece. Ensuite j'ai rencontré d'autres personnes qui disent s'être reveillé dans les mêmes conditions que nous. On est tous dans la même galère, on va donc se serrer les coudes." repondit-il.
Se serrer les coudes. La bonne blague. Sans le formuler à haute voix, il m'était cependant très clair qu'entre eux et moi, je n'hesiterai pas longtemps avant de les laisser tomber et à me tirer de ce merdier. Les forts survivent, les faibles meurt. Ainsi va la vie.
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La pluie tombait sur mes épaules et ma tête, l'eau dégoulinant dans mes cheveux. Mon arme tendue devant moi, pointée sur le gars assis contre un mur à mes pieds. Le sang coulant à flot de sa poitrine, là où mes balles l'avaient dechiqueté. Ce salaud qui m'avait appris le metier, m'avait protegée des années durant venait de tenter de me tuer. Tout ça pour l'argent promis par la famille d'un de mes contrats. Du moins, il avait tenté.
Un sentiment de trahison.
Je me souviens de chaque details, gravés à jamais dans ma mémoire. La scène semblait figée.
On ne peut faire confiance à personne. Les forts survivent, les faibles meurt.
Une leçon à retenir.
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"Nous sommes arrivés".
Abandonnant mes reflexions, je levais les yeux vers le soldat. Il était tourné vers une porte close, visiblement légerement endommagée.
"Etrange, la porte est fermée. Pourquoi l'auraient ils fait ?" se demanda-t'il
De fait, la porte n'était pas vraiment close. Un mince espace au milieu separait les deux battants. Je remarquait des sortes d'impacts. Ou plutôt de minces sillons semblables à des griffures.
Avant de pouvoir le faire remarquer, le type posa son fusil contre un mur, et il introduisit ses mains dans l'ouverture, poussant afin d'écarter les dits battants.
A peine eut-il le temps de ménager un espace suffisant pour passer la tête qu'il poussa un hurlement tandis que son corps était violement attiré contre la porte. Ses bras s'agitaient en tous sens, cherchant une prise pour s'éloigner. Des grognements bestiaux émanaient de l'ouverture. La chose à l'interieur l'amenait à elle, l'attirant vers l'interieur.
J'apperçus alors ce qui le tenait. Un corps noir comme la nuit, mince, mais visiblement puissant, l'aggripait. Son long crane ne possedait pas d'yeux, mais une sorte de la langue sortait de sa gueule béante. Ses griffes étaient profondement enfouies dans le corps du marines.
Ce dernier se débattait avec l'énergie du désespoir, luttant contre cette chose. Il attrapa alors mon poignet, s'accrochant à moi et tirant pour s'échapper de ce cauchemard.
Par reflexe, je tirais vivement un couteau caché dans mon autre manche et poignardait son avant bras, le fesant lacher prise lorsque j'eut transpercé les veines. Hurlant à la mort, il ne pût continuer à lutter contre la chose et fût attirer à l'interieur de la pièce. Les sifflements de délectation qu'émit cette foutue bestiole me glaçèrent le sang. Ne prenant même pas le temps de ramasser le fusil d'assaut posé au sol, je pris mes jambe à mon cou et courut droit dans l'autre sens, cherchant à m'éloigner le plus possible de cette horreur. Les bruits de chair déchirée et d'appetit vorace se firent entendre un long moment.